Le Bassin du Congo, est l’un des points sensibles des biodiversités les plus importantes au monde. C’est la deuxième plus grande forêt tropicale sur Terre, donc l’une des régions prioritaires mondiales du WWF. Ainsi, il est primordial de travailler en collaboration avec les peuples autochtones et les communautés locales qui y vivent.[1]
Dans le contexte du travail de conservation que prône WWF au niveau du Bassin du Congo, il a été relevé des graves allégations en matière d’abus des droits humains, spécifiquement les droits des CLPA. C’est dans ce contexte que le projet Bengo “Due Diligence en matière de droits humains dans le bassin du Congo – Renforcement des droits des communautés autochtones et locales (PALC) dans et autour des aires protégées“ est né.
Ce projet a été conçu donc à la suite des informations contenues dans un rapport publié par une institution internationale, fin 2018 faisant état des violations présumées des droits de l’homme et d’abus par des personnes commises à la surveillance des Aires Protégées. Le mécontentement des peuples autochtones et des communautés locales face à leur situation sociale et leur bannissement des parcs a conduit à sa conceptualisation, car ces zones étaient autrefois utilisées pour soutenir leurs moyens de subsistance et la sécurité.
Le projet est centré sur l’idée de conservation inclusive, selon laquelle ce n’est pas seulement la nature qui est protégé, mais aussi la culture. Avec le soutien et les conseils des peuples autochtones et des communautés locales dotés des connaissances ancestrales sur la terre et les écosystèmes, le projet cherche à développer une nouvelle façon de penser la conservation. En fin de compte, travailler à protéger les précieux écosystèmes de la région, tout en maintenant une relation respectueuse, productive et fructueuse avec les personnes qui y vivent.
Le projet Bengo a identifié quatre menaces majeures pour les droits des autochtones :
- Il existe une législation nationale limitée pour les droits des peuples autochtones et des communautés locales et une application inadéquate là où ces droits existent;
- Il n’existe pas de systèmes appropriés pour traiter les violations des droits de l’homme ;
- Les organisations de la société civile ont une capacité insuffisante pour soutenir les droits des peuples autochtones et des communautés locales et mettre en œuvre des mécanismes de réclamation indépendants ;
- Il y a un manque de coordination régionale et d’échange de connaissance entre les organisations de la société civile (OSC) qui mettent en œuvre des mécanismes de réclamation et promeuvent les droits des autochtones.
En raison de la problématique à traiter, ce Projet a nécessité de l’impartialité et de l’indépendance dans l’implémentation du projet Bengo et la mise en œuvre du MGPR. A cet effet, l’ONG de droit congolais dénommée « Juristes pour l’Environnement au Congo » (JUREC), a été identifiée. Elle est une structure œuvrant activement pour la protection de l’environnement, la bonne gestion de ressources naturelles, la reconnaissance, la promotion et la protection des droits de l’Homme et offre particulièrement un accompagnement juridique et judiciaire aux Communautés Locales et Peuples Autochtones pygmées riverains.
Objectifs général & spécifiques
De façon générale, le Projet Bengo poursuit comme objectifs de :
- Protéger et soutenir les droits des peuples autochtones ;
- Reconnaitre, promouvoir et respecter les droits des communautés locales et peuples autochtones riveraines d’une aire protégée ;
- Créer un climat de paix et de confiance entre les communautés locales et peuples autochtones et les gestionnaires des aires protégées ;
- Prévenir les violations des droits de l’homme;
- Protéger les écosystèmes qui prospèrent et restent cruciaux pour ces régions et leurs habitants.
Ce projet vise à renforcer et améliorer la situation des droits de l’homme des CLPA riverains des trois aires protégées concernées grâce à l’amélioration du cadre légal et des politiques publiques, la mise en place d’un mécanisme d’examen des plaintes, au développement des capacités institutionnelles et le renforcement de la coordination et l’échange d’expériences entre parties prenantes.
Période/durée
L’exécution de ce projet avait une durée de trois initial (3) ans, soit de 2020 à 2023. Au terme de sa mise en œuvre, il a été prolongé jusqu’en 2024.
Il y a de noter que l’ONG JUREC a continué de travailler au-delà de cette durée étant donné que le MGP a été introduit dans le fonctionnement régulier et quotidien du Parc (avec le financement de KFW).
Localisation
Le projet Bengo est implémenté dans tout le paysage de Salonga, soit quatre provinces (Tshuapa Mai-Ndombe, Kasaï et Sankuru). Et JUREC a installé un bureau dans le territoire de Monkoto, qui est le bureau du Mécanisme de Gestion des Plaintes et Recours et qui assure la coordination des actions du projet dans d’autres provinces, à travers les Centres des Droits de l’Homme commis à cet effet.
Partenaires
WWF Allemagne, ICCN